Cette abréviation ne parle peut-être pas à tout le monde ? Allergie aux PLV : Protéines de Lait de Vache. Cette allergie est la première chez les enfants, elle touche entre 5 et 7% de nos bébés. La plupart du temps, elle est passagère et s’estompe progressivement entre 18 mois et 3 ans. Le diagnostic reste très flou, les tests actuels ont beaucoup de résultats faux négatifs malgré une réelle souffrance.
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Quels symptômes ?
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En vérité, il y a deux catégories d’allergies : les IgE médiées et les non-IgE médiées. Il est assez simple de les distinguer car l’une est beaucoup plus réactive que l’autre en cas d’ingestion.
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L’allergie immédiate : IgE médiées
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L’allergie immédiate dite humorale liée à la sécrétion des anticorps IgE. C’est celle qui est la plus grave à cause des réactions qui peuvent être vraiment importantes. Voici les symptômes propre aux IgE médiées :
- cutanée : urticaire, eczema, oedème de Quincke
- Anaphylaxie : réaction généralisée potentiellement mortelle des organes principaux
- Gastro-intestinales : gonflement des lèvres/langue, serrement de la gorge, nausées, vomissements, douleurs, diarrhées, sang dans les selles
- Respiratoires : prurit nasal, obstruction nasale, rhinorhée, éternuements, respiration sifflante, dyspnée, oppression thoracique, asthme.
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L’allergie retardée : non-IgE médiées
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Celle-ci correspond à la catégorie de l’allergie retardée, liée à une stimulation anormale des cellules immunitaires. Les symptômes surviennent principalement plusieurs heures ou jours après le contact ou l’ingestion du lait de vache. Il n’existe aucun test fiable pour permettre le diagnostic, mais celle-ci est moins dangereuse que la précédente.
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Comparé à l’allergie immédiate, les symptômes de l’allergie retardée sont principalement visibles au niveau digestif. Voici les plus significatifs :
- Digestifs : Nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées
- Reflux gastro-oesophagiens : remontées d’une partie du contenu de l’estomac provoquant des brûlures très acides dues aux sucs gastriques
- Oesophagite : inflammation au niveau de l’oesophage (complication du RGO) amenant douleur thoracique/abdominale et refus alimentaire
- Coliques : irritabilité, agitation, pleurs, plus de 3h par jour, 3 jours par semaine
- Cutané : dermite atopique, eczema direct après contact ou ingestion
- Constipation et syndrome du côlon irritable
- Retard de croissance, faible prise de poids ou perte de poids
- Otites à répétition
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Il existe des symptômes plus complexes, disparaissant tous en principe dans les premières années de vie :
- Syndrome d’entérocolite induite par les protéines de lait (SEIPA) : provoque des vomissements répétés, explosifs, hypotonie, pâleur, hypotension
- Entéropathie ou gastro-entérite : associe une diarrhée, faible prise de poids, parfois vomissements
- Rectocolite : saignement rectal de faible abondance accompagné de diarrhée
- Spasme crico-pharyngée (rare) : muscle présent au niveau de la gorge qui est trop contracté, sensation de boule dans la gorge
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Quels examens pour le diagnostic ?
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Il existe différents moyens de déceler l’allergie immédiate (IgE dédiée) :
- Prick test cutané : une goutte d’allergène est piquée sur l’avant-bras, résultat en moins d’1h
- Atopy patch test : une goutte d’allergène est placée sous un timbre adhésif dans le dos, résultat à analyser sous 48h
- Dosage via analyse sanguine des IgE spécifiques : dosages différents selon les âges, difficiles à évaluer, présence de faux-négatif, se fait par prise de sang
- Tests de provocation par voix orale : aussi appelé « réintroduction », se fait dans un hopital spécialisé après 6 mois d’éviction stricte en moyenne.
Pour diagnostiquer l’allergie retardée aux PLV, il existe un moyen pas toujours fiable :
- Tests épicutanés ou patch-test : réalisé à l’aide d’un patch collé au niveau du dos, la lecture du résultat se fait 48 à 72h après la pose du test
- L’éviction des PLV : ça n’est pas très significatif, mais si les symptômes s’arrêtent grâce à une éviction, c’est la preuve que l’allergène est bien ciblé.
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Quels traitements ?
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La véritable solution, la plus simple : l’éviction totale du lait de vache. Les mamans allaitantes devront également respecter le régime identique, car les PLV passent dans le lait maternel. Ça a fait parti de notre parcours assez complexe au début avec l’allaitement. Pour les bébés nourris au biberon, il faudra se pencher sur une préparation commerciale pour nourrisson adaptée avec l’aide de votre médecin/pédiatre.
Les protéines de lait de vache restent longtemps présentes dans l’organisme. Les effets bénéfiques d’une éviction peuvent donc apparaître plusieurs semaines après le début du régime : tenez bon ! Il faut 4 semaines maximum pour que toutes les protéines disparaissent réellement de notre corps.
Attention car le lait se cache sous de très nombreuses formes, dans des tas de produits industriels. Il faut décrypter toutes les étiquettes et consommer au maximum des produits non-transformés pour se simplifier les choses.
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Dans le cadre d’une allergie immédiate, un protocole spécifique sera mis en place afin d’intervenir en cas de réaction allergique. On appelle ça un PAI (Projet d’Accueil Individualisé), c’est ce qui indique la marche à suivre en cas de dérive et de choc anaphylactique. L’enfant devra donc avoir une trousse de secours avec le matériel adéquat lors de ses déplacements afin de pouvoir intervenir rapidement. Cette trousse contient : un antihistaminique (pour répondre aux premiers signes), des corticoïdes, un bronchodilatateur (si asthme), un stylo injecteur pour une piqûre d’adrénaline.
Quand réintroduire le lait de vache ?
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Afin que l’éviction soit pleinement efficace, il faut qu’elle soit rigoureuse et sans écarts pendant une longue période. Pour expliquer simplement, cela permet au corps d’effacer l’historique et de repartir à zéro avec les protéines contenues dans le lait. Les études divergent à ce sujet, certains disent qu’il faut un minimum de 6 mois, d’autre un an ou 18 mois.
Le mieux reste de se rapprocher d’un professionnel de santé comme un allergologue pédiatrique ou un gastro-entérologue pédiatrique. Ils seront le mieux placé pour vous conseiller sur le protocole à mettre en place pour une réintroduction efficace.
Cette réintroduction peut se faire en milieu hospitalier ou à la maison en fonction du tableau clinique et du vécu de chaque enfant. Seul un professionnel de santé formé sur le sujet sera apte de faire au mieux pour votre enfant.
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Quelle évolution ?
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Les résultats sont optimistes : 90% des enfants n’ont plus d’allergie aux PLV à 15 ans. Les formes persistantes d’APLV semblent être de plus en plus fréquente car l’âge de guérison se fait de plus en plus tard.
Il faut savoir également que cela ouvre parfois la porte à d’autres troubles associés : asthme (41% des cas), rhinite allergique (31% des cas) ou autre allergie alimentaire (18% des cas). Sachez qu’en plus de l’allergie aux PLV, l’allergie à l’oeuf ou arachide représentent 90% des allergènes chez les enfants !
Et toi ? Quelle est ton expérience avec l’allergie aux protéines de lait de vache ?
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