Il arrive régulièrement de voir que la société considère l’éducation positive et bienveillante comme « laxiste ». Pourtant, il est bien plus compliqué d’être bienveillant que d’éduquer un enfant avec un rapport de force comme le faisaient nos ancêtres !
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Garder le contrôle
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Plus mon fils grandit, et plus il est face à de vraies crises difficiles à gérer maintenant qu’il a 18 mois. Je le savais, ça finirait par arriver, il s’affirme et c’est normal. On a beau lire des livres très complets comme ceux de Isabelle Filliozat ou Catherine Gueguen, ça n’est pas évident d’appliquer les conseils dans la réalité.
Le plus difficile pour moi consiste à être maître de mes propres pulsions. Pourtant en général je suis quelqu’un de très calme. Mais avant de pouvoir aider Enzo à contrôler ses difficultés, il faut que je contrôle mes émotions. L’éducation que j’ai moi-même vécue, avec son lot de frustrations enfouies et des besoins non-entendus prennent le dessus dans les moments difficiles. Crier et s’énerver est la chose qui arrive souvent spontanément dans ce genre de situation.
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Quelques astuces pour aider à être bienveillant
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Pour être bienveillant, il faut analyser la situation et observer en détails votre enfant permet de mieux appréhender les difficultés. A force de le voir grandir et évoluer, vous allez le connaître par coeur et vous saurez appréhender les choses. Il existe des tas de choses à faire pour éponger une crise de rage : lui proposer un câlin, le serrer dans ses bras, mettre des mots sur la situation et ses émotions, chercher à comprendre le problème, faire diversion, etc.
Quand je vois qu’il commence à manquer de patience, s’énerver et débuter une crise. Je prends sur moi pour ne pas surenchérir, pour garder une intonation calme et reposée. Elever la voix n’arrangerait rien, donc je me concentre sur ma respiration afin de mieux me contrôler. Comme si je soufflais toute la colère qui est en moi, histoire de ne pas la déverser sur mon enfant.
J’ai parfois besoin de me mordre la langue ou de me pincer pour extérioriser, comme si j’avais besoin d’un échappatoire plutôt que de déverser ma colère. Je préfère passer le relai à papa quand je ne gère pas la situation plutôt que de risquer des VEO (Violences Educatives Ordinaires). Si je suis seule, il est préférable de s’isoler et souffler une minute même s’il pleure, que d’être trop violent auprès de on enfant.
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Pourquoi est-ce si compliqué d’être bienveillant ?
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Dans les moments de crises, nous nous mettons en « mode furtif ». Notre corps et notre esprit réagissent en urgence à la situation par instinct. Automatiquement, nous allons reproduire ce que nous avons vécu. Dans ces situations, la colère et la relation d’autorité est la réponse instinctive la plus courante. Comme si lui dire « je suis l’adulte, je suis le plus fort » était une solution aux problèmes bien plus précis.
Dans le cadre de la bienveillance, je refuse d’infliger une telle violence incontrôlée pour mon fils (que ce soit verbal ou physique). Du coup, je tente au maximum d’être en confiance avec mes propres émotions. Dans le but de ne pas lui infliger mon manque de contrôle sur moi.
C’est loin d’être facile, c’est un travail sur soi au quotidien que de décrypter notre propre comportement. Mais nos enfants reproduisent à merveille notre façon de faire grâce à l’apprentissage miroir. Il est donc important d’essayer de travailler sur nous, afin qu’ils puissent se sentir mieux eux-même et devenir bienveillants.
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En route vers un parent parfait ?
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Sûrement pas, le but étant surtout d’offrir le meilleur à son enfant. Comme dirait Oscar Wilde « Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles ».
Je préfère essayer de faire mon maximum pour que mon fils vive dans une atmosphère positive, mais je ne serais jamais parfaite, même si je prône la bienveillance. Nous sommes humains, nous avons tous des défauts et des moments où nous ne parvenons pas à nous contrôler.
Le plus important c’est de faire au mieux, d’avoir conscience des choses et de l’importance de la bienveillance. Agir du mieux qu’on peut, c’est déjà énorme pour nos bébés.
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Est-ce que tu aurais un conseil à rajouter ? 🙂
Comments
L'appli Corneille : un outil parfait pour la lecture ! – Mamzelle Funny
10/01/2023
[…] très cadrée et que sur des programmes et applications réfléchies. Nous avons toujours eut une éducation respectueuse et bienveillante, le tout c’est d’être à l’écoute tout en posant un cadre […]
Paulonie
2/05/2019
Merci pour ce bel article. J’ai abandonné l’education dite bienveillante ou positive…c’est joli sur le papier mais dans la pratique ça ne marche pas vraiment avec mon aine…c’est toujours phase 1: je mets en place les outils de l’education bienveillante et si cela ne fonctionne pas c’est la phase 2 : j’agis comme je peux. Alors oui, je me mets en colère, oui j’utile le « attention à 3 maman se fâche » et oui je puni….
Je vois l’éducation bienveillante comme un dogme, comme si en tant que parents il etait nuisible pour l’enfant de se fâcher, de punir quand il le faut ( ex: hier mon fils a refuse de ranger ses jouets, son papa lui a dit attention a trois si tu ne ranges pas je confisque pendant une semaine.).
Ici nous eduquons comme nous pouvons, chaque jour nous essayons de mieux faire, avec mon époux nous échangeons beaucoup sur » il s’est passé ci, j’ai agis ainsi. Ai je bien fait ». L’education bienveillante c’est possible quand il n’y a qu’un enfant, du temps c’est a dire pas de contrainte horaires et du relais et c’est pas toujours possible.Alors oui, j’ai mis au placard l’éducation bienveillante depuis que j’ai deux petits rapprochés, parfois je me fâche ou c’est mon époux mais dans le regard de mon aîné je vois qu’il est heureux. Je laisse l’educatio bienveillante à ces super mamans et moi je suis fière d’être une maman canard( si paisible sur l’eau alors que sous l’eau il patoge dur dur pour avancer).
Fanny
2/05/2019
Je peux comprendre que c’est compliqué de concilier bienveillance et deux enfants rapprochés.
Par contre le fait de punir est quelque chose que je ne ferais pas personnellement.
Chacun fait ce qu’il veut, comme il peut, j’en suis bien consciente et c’est loin d’être si simple pour tout le monde.
Mais les livres que j’ai lu sur le sujet sont basées sur des études réelles.
Et même en cas de surmenage, je trouverais une autre solution que de punir car cela n’aide pas concrètement l’enfant et ça reste de la VEO.
Disons qu’il va agir comme vous le souhaitez uniquement « parce que sinon il sera privé de son jeu préféré ».
C’est sans comprendre ce qu’on attend de lui au départ, c’est dommage car ça complique drôlement les choses pour lui en les simplifiant pour vous
Merci pour votre témoignage en tout cas ! 🙂
Paulonie
3/05/2019
J’avoue ne pas comprendre pourquoi c’est perçu comme une VEO.
Punir est abusif si l’enfant n’est pas prévenu, s’il n’y a aucune explication… quand tout les outils bienveillants n’ont pas fonctionné…
Toute notre société a comme garde fou des punitions ( ex: jeter un detritus est passible d’amende….l’amende est bien une punition).
Un enfant ne peut se sentir bien et en sécurité que s’il est confronté à un cadre…si un jour votre enfant gribouille un de vos murs alors que vous lui avez dit que c’etait interdit, que vous lui avez montrer l’espace et le lieu pour dessiner et qu’il gribouille quand même le mur…vous allez lui faire nettoyer le mur…certains parents diront que c’est une Réparation d’autres parents diront que c’est une Punition.
J’etais comme vous au debut de ma vie de jeune parents, et l’enfant grandit, la famille aussi s’agrandit et là on se dit simplement : les outils de l’education bienveillante ne fonctionnent pas toujours et il faut le reconnaître, et d’ailleurs beaucoup de blogueuses en parlent. Il faut admettre aussi que l’éducation positive peut mettre une pression et un stress sur les parents.
Fanny
8/05/2019
Il y a quelques années je n’avais pas du tout la même vision.
En me penchant beaucoup sur le côté neurosciences, on comprend les mécanismes du cerveau des enfants. Du coup on y découvre que beaucoup de choses qu’on faisait pour « éduquer » les enfants sont en réalité incompatible avec leur petit cerveau en pleine maturation. Que finalement ça ne sert à rien car ils ne sont pas capable d’assimiler de telles informations et de faire des liens comme nous on le fait entre une action, ce qui en découle et la punition qui en suit.
Disons que la punition reste l’action la plus simple à faire, qui finalement fonctionne sur le moment, mais qui créer un autre conflit interne. C’est ce qui se cache dans la partie immergée de l’iceberg finalement, ça ressort en partie en crise d’ado énorme et en soucis plus ou moins importants une fois adulte. Biensûr ça dépend de la façon dont c’est fait, mais c’est une explication bien trop synthétique. Il faut voir au cas par cas pour bien comprendre ces mécanismes complexes.
C’est sur que ça demande au parent de se remettre en question, de remettre en question sa propre histoire, son vécu, son ressenti et de s’adapter à chaque instant. C’est un travail de tous les jours, c’est épuisant ça je le ressent. Mais c’est un mal pour un bien quand on voit l’épanouissement derrière. Après il y a peut être des ratés, je n’ai jamais trop vu/lu des articles sur ça, mais il faut voir comment ça a été mis en place. C’est tellement complexe que c’est pas évident de comparer comme ça 🙂
Charlotte – Enfance Joyeuse
2/05/2019
Je suis COMPLÈTEMENT d’accord avec toi !
Être bienveillant n’est pas être laxiste. D’ailleurs, le laxisme est considéré comme une VEO.
Et être bienveillant ne veut pas dire être parfait car personne ne l’est !
Super article ! J’adhère totalement !
Fanny
2/05/2019
C’est clair que ça n’a rien à voir avec le laxisme.
Il faut savoir faire le maximum sans culpabiliser car personne ne peut être parfait, on le sait tous.
Contente de voir que je ne suis pas la seule à penser ça 🙂