Je me suis rendu compte que je n’avais encore jamais parlé spécialement d’allaitement sur ce blog alors que j’en parle constamment sur les réseaux. Du coup je compte rattraper un peu le temps perdu, je vais commencer par raconter notre histoire. Moi qui pensais allaiter que quelques mois, voire en mixte, me voici à 16 mois d’allaitement et ça n’est pas fini 🙂
Nos débuts hésitants
Pendant la grossesse, vous avez peut être suivi ou lu mes différents articles sur les difficultés qu’on a rencontré ( voir les détails du deuxième et troisième trimestre). Suite à ça, j’ai été beaucoup alitée et au repos forcé à la maison. J’ai pu longuement me documenter, réfléchir et me renseigner sur plein d’aspects de l’éducation que je voulais, ainsi que sur l’allaitement !
N’empêche que j’avais beau lire des tas de choses, j’avais l’impression de ne rien savoir, et d’un côté c’était vrai. Ce qu’on lit dans les livres basiques sur la grossesse ne reflètent pas toujours le bon aspect de l’allaitement. J’avais beaucoup de fausses idées en tête : espacement des tétées, donner obligatoirement un sein puis l’autre, réveiller bébé pour le nourrir s’il ne se réveille pas, méconnaissance de la confusion sein-tétine (on avait prévu biberon et sucette au cas où), etc. J’imaginais qu’on aurait pu faire une alimentation mixte sans foirer la lactation, et encore beaucoup d’autres fausses idées reçues.
En fait j’ai énormément appris sur le tas, et surtout grâce à un magnifique réseau que je me suis crée (entre pages Facebook, lectures, comptes Instagram). C’est clairement la base de l’allaitement je pense, il ne faut pas se lancer seule mais il faut prévoir des alliés pour nous soutenir dès le moindre doute !
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Premières tétées
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J’aurais aimé que nos premiers moments soient plus spontanés et naturels. Mais je pense que le frein de langue (j’en parle bientôt dans un article) et le syndrome de Kiss l’embêtait déjà dès le départ. A la naissance, Enzo n’a pas eut vraiment le réflexe de ramper jusqu’au sein pour téter.
Je ne sais pas si on ne lui a pas laissé assez de temps, ou si on s’y est mal pris, mais l’auxiliaire l’a directement mis au sein d’elle-même car elle trouvait le temps long. Je sais aujourd’hui que forcer un bébé de cette manière dès la naissance n’est pas le mieux, il vaut mieux le laisser y aller naturellement et ne surtout pas forcer en le maintenant collé au sein.
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Les premiers jours n’ont pas été les plus simples, je ressentais une pression constante par rapport à l’allaitement. Ce manque de confiance en moi, cette sensation d’être fliquée pour savoir le temps exact où il a été au sein et de quel côté, à quelle heure, etc… Comme si dès la naissance il fallait obligatoirement le régler, alors qu’en vrai il avait un souci mais personne n’était suffisamment formé pour le remarquer. Je le sais maintenant, après avoir continué de lire et me renseigner.
Enzo buvait trop vite, il tétait à peine 5 minutes et l’équipe soignante me forçait à le mettre plus car elle trouvait que c’était trop peu. Le souci c’est qu’il avait un frein de langue, qui devait certainement le fatiguer très rapidement en plus de la montée de lait énormissime que j’ai eut très rapidement. Je n’aurais jamais dû prendre l’homéopathie pour la montée de lait, qui m’a fait plus de mal que de bien car je n’en dormais même plus la nuit tellement j’avais mal.
Les semaines suivantes
J’avais beaucoup de lait, j’avais même un REF (Réflexe d’éjection Fort) qui entraîne une grande pression de lait en jet et qui est trop puissant pour un si petit bébé. Du coup il avalait autant d’air que de lait pendant les tétées, ce qui lui apportait des gaz constants, des grosses crises de coliques et de douleurs abdominales. Malgré ça, les tétées n’étaient pas si désagréables. Beaucoup de sensibilité les premières semaines, quelques crevasses (mais j’utilisais la crème Lansinoh après chaque tétée les premiers mois) mais rien de trop grave.
J’ai donc appris récemment par l’ORL qui a traité son frein de langue, que mon corps avait lui-même crée un REF pour qu’Enzo se nourrisse suffisamment. Sans ça, il n’aurait jamais réussi à téter correctement et l’allaitement n’aurait pas tenu aussi longtemps. Pour faire simple, je regrette amèrement de ne pas avoir vu de spécialiste suffisamment formé au frein de langue durant les premiers mois de vie de mon fils. N’allez pas voir n’importe quel ORL comme je l’ai fait au début, mais se renseigner sur des groupes Facebook tel que celui-ci. Si ces même difficultés apparaissent pour bb2, je n’hésiterais pas une seconde à monter à Paris voir le professionnel qu’on a vu bien trop tard pour Enzo.
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Les ennuis continuent
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A peine 3 semaines de vie, je suspecte un RGO interne pour bébé qui tire tout le temps la langue et semble gêné à se tortiller constamment… BINGO. Début des galères, la pédiatre nous prescrit du Gaviscon et Polysilane après chaque tétée et surtout nous dit de limiter les tétées à 7 ou 8 par jour. Elle nous dit d’utiliser une sucette pour le faire patienter, m’a fait culpabiliser en me disant que plus il tétait, plus il avait mal… INTOX ! J’ai mis un moment à m’en rendre compte, nous étions démunis alors nous avons essayé la tétine mais on voyait bien que ça n’était pas la solution. C’est d’ailleurs la belle Apasdemoa qui m’a sauvé à ce moment là, je vous conseille vivement d’aller voir sa chaîne Youtube sur l’allaitement !
On essayait de trouver des solutions comme les bains, bouillotte, portage, massages, ostéopathe, début d’éviction des PLV (Protéines de Lait de Vache), magnétiseuse. Les tétées allongées passaient bien mieux que assises donc on a beaucoup profité du lit et canapé les premiers mois. Puis les reflux ne s’arrangent pas, bébé a une œsophagite, alors on débute l’Inexium à 2 mois de vie. Suivi d’une hospitalisation d’une semaine pour une pyélonéphrite où je suis restée 24/24H avec lui. Grosse dose de stress, de pesées 10x par jour, de tétées surveillées… Bref le retour du forcing pour les tétées toute les 3h qui ne m’avait pas manqué.
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La fin des galères
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Suite à ça, nous avons commencé à voir la fin du tunnel lorsque je me suis rendue à une réunion Leche League. Enzo avait tout juste 3 mois et demi et nous étions encore pas mal embêtés, je me suis dit qu’on trouverait peut être quelques conseils. Finalement c’est là que j’ai entendu parler pour la première fois du Syndrome de Kiss. Je ne vais pas m’étaler sur le sujet car j’ai déjà tout raconté dans d’autres articles. Mais nous sommes allé en Belgique pour soigner ce syndrome à ses 5 mois et tout est devenu beaucoup plus simple !
Nous sommes retourné plusieurs fois le traiter là-bas et ça nous a grandement soulagé car les tétées n’étaient pas aussi complexes qu’avant. Il était beaucoup plus serein, beaucoup moins gêné au quotidien et moins souffrant. Du coup c’est un ensemble de choses qui fait que ça nous a tous soulagé et notre allaitement. Nous avons par la suite fait traiter son frein de langue que nous avons mis du temps à déceler. Il avait 15 mois et je regrette amèrement de ne pas être allé voir un ORL spécialiste avant car ça aurait pu nuire beaucoup plus à notre allaitement.
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Plus de 500 jours d’allaitement !
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Tout ça pour dire qu’on s’en sort plutôt pas mal aujourd’hui ! Nous sommes à 17 mois d’allaitement, soit plus de 500 jours lactés ! Moi qui n’aurait jamais pensé dépasser les 3 mois voire 6 mois, je suis vraiment fière de notre parcours. Je ne me pose pas encore la question d’un sevrage naturel ou non pour le moment. Je laisse aller la nature, je nous laisse profiter au jour le jour et nous verrons tous les deux ce qui nous convient le mieux quand ça viendra.
N’hésitez jamais à chercher des informations, à prendre des conseils, à fouiner partout. L’allaitement mérite d’être vécu à 100%, chaque problème a forcément sa solution ! Il suffit de trouver des réponses à ses questions, de se donner les moyens et de croire en soi pour se rappeler que l’on en est capable 🙂
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Quelques pistes pour se former un réseau fiable d’infos
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Avant tout, sachez que si vous avez réellement besoin d’un suivi plus individuel auprès d’une spécialiste, je vous renvoie vers la liste des consultantes en lactation IBCLC
Le site de la Leche League et leur livre très complet « L’art de l’allaitement maternel »
La chaine Youtube de Apasdemoa et son compte Instagram
L’Association l’allaitement tout un art
Le manuel très illustré de l’allaitement maternel (complet et très facile à lire)
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N’hésitez pas à me dire vos sources fiables sur l’allaitement si vous en avez ! Me raconter votre histoire d’allaitement également, c’est tellement agréable de partager sur ce sujet ! 🙂
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Comments
paulonie
3/05/2019
Félicitations pour ton allaitement et quelle tenacité ! Beaucoup aurait arrêter face à tant de difficulté. Un énorme merci de partager ton vécu car il pourra aider, rassurer beaucoup de jeune maman face à l’allaitement. Allaiter, c’est parfois tellement simple, d’autre fois c’est plus compliqué, parfois ( pour ne pas dire souvent) nous recevons des conseils absurdes…un médecin m’a dit » c’est normal que votre fils est sous la courbe de poids, à partir de 6 mois le lait maternel n’est plus adapté ». J’ai eu de gros soucis d’ailleurs avec ce médecin et c’est grâce à mon coté tête de mule et aux bons conseils de la leche league que j’ai tenue : number one 14 mois d’allaitement dont deux en étant enceinte ( après j’ai arrêtait car je maigrissait trop) et après la naissance de number 2 number one avait droit à du lait que je tirais rien que pour lui…d’ailleurs quand il est patraque il nous dit » non pas chocolat, lait maman ». Là pour number 2, je pense allaiter plus que 14 mois c’est sûr. Encore merci pour ce merveilleux témoignage et ta persévérance
Fanny
8/05/2019
Avec plaisir !
Malheureusement je pense que si je n’avais jamais connu ces mamans bienveillantes qui partagent de bons conseils sur les réseaux comme Instagram… Je n’en serais pas là aujourd’hui !
De bons témoignages et de bons conseils sont primordiaux pour lutter contre les vieux conseils démodés des professionnels non-formés 🙁